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Famille Burkina Faso
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23 novembre 2008

Dépenses somptuaires de l'administration

Le premier blanc a être arrivé à Ouagadougou fut le capitaine Binger en 1892. Il écrivait dans son journal  "à waghadougou, "On cultive du riz et du haricot. Ils aiment les fêtes et gaspillent leurs ressources pour organiser des fêtes"...Plus de 100 ans après, les burkinabè adorent toujours faire la fête et notamment dans les administrations, comme l'explique un article tiré de la presse locale :

"Le pays des Hommes intègres s’est lentement et sûrement engagé dans la logique du “tout-communication” et du “tout-relations publiques”, au point que ce soit un des critères de compétence. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre dire que dans tel département ministériel ou dans telle direction, ça bouge simplement parce qu’on sait y organiser des événements. D’ailleurs, deux fois sur trois, quand des agents disent du bien de leur patron, c’est que ce dernier sait leur faire profiter de quelques avantages au moment où il le faut. Et parmi les avantages, la ripaille ou les bonnes choses occupent une bonne place.

Les Burkinabè de la société moderne n’ont d’ailleurs rien inventé. C’est un héritage. Au village, une bonne récolte et un heureux événement sont célébrés; même les funérailles sont des occasions de réjouissances, histoire d’atténuer la douleur des éprouvés. Transposée en ville, cette manie se traduit par les arrosages pour les nominations ou les décorations, les cocktails de fins de séminaire et d’ateliers, les réceptions de commémorations, les pots d’au revoir ou de bienvenue, les dîners galas de visites officielles d’hôtes de marque. D’ailleurs, celui qui voudrait s’y déroger entendra dire: «Ça ne va pas se passer comme ça!»

Comme la société burkinabè s’accorde à dire qu’on ne salue pas un chef les mains vides, ce sont ainsi les pauvres qui engraissent les seigneurs en honneurs concrets qui se mangent. Là également, on le voit, l’Administration moderne a épousé les pratiques villageoises. C’est sûr que si on ne publie pas un communiqué officiel interdisant quiconque de faire dans le cadre de l’Administration un cadeau de fêtes de fin d’année à un supérieur hiérarchique ou de tutelle sous peine de sanction, des résidences seront encore transformées en basses-cours ou en parcs animaliers, quand ce ne sera pas carrément des arches de Noé."

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