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Famille Burkina Faso
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23 juin 2010

Les fameux "prends et couches - toi !"

Une histoire très bien racontée, comme un véritable conte, tirée de la presse locale

"Amédé était agent comptable dans une société privée à Ouagadougou. Il était, car aujourd’hui au fond de sa cellule à la maison d’arrêt, il n’a plus le loisir d’exercer ce si juteux travail.

Amédé a véritablement commencé à piocher dans la caisse de sa société, le jour où il a fait la connaissance de Rosalie. A sa cour empressée, celle-ci eut l’idée saugrenue de lui opposer un refus catégorique ; ce qui du reste est son droit le plus absolu surtout que, elle l’avouera plus tard, Amédé avec ses jambes arquées, n’était pas le genre d’homme dont elle rêvait. Elle lui opposa donc un refus catégorique. Situation fort humiliante pour tout homme ayant essuyé ce genre d’échec.

Cette défaite, Amédé la reçut très mal. Il la prenait pour une atteinte grave à sa dignité d’homme et il se promit donc de ne laisser aucun répit à Rosalie avant qu’elle ne découvrit les délices de sa couche : ce que son physique n’avait réussi à avoir, ses "feuilles" l’auront car aucune fille ici à Ouagadougou ne saurait tenir tête à l'enfeuillement en billets de 10000F CFA, les fameux "prends et couches - toi !".

Et Amédé commença à puiser dans la caisse qui lui était confiée, à établir du faux et à s’en servir ... Et Rosalie dans tout cela ? ! Eh bien Rosalie le retrouvait chaque jour à la sortie du centre où elle suivait une formation professionnelle, prenait place à côté de lui dans sa voiture et se laissait couvrir de petits mais coûteux cadeaux. Après près de deux semaines d’un pareil traitement, Rosalie commença à le considérer d’un autre œil.

Elle trouva qu’il n’avait vraiment pas les jambes aussi arquées qu’elle l’aurait cru à première vue et que somme toute, ses lèvres n’étaient pas plus épaisses que celles de n’importe lequel des Burkinabé. Elle révisa sa position pour conjuguer en chœur le verbe aimer avec Amédé qui dès ce jour put enfin goûter intensément aux fruits de ses efforts "d’enfeuilleur".

Souvent il est dit que qui a la bouche pleine ne peut parler ! Ce n’est pas Amédé . Dans le feu de son amour, il était devenu un véritable bavard et il parlait à la première personne du singulier : "je suis ceci, je fais cela, je suis incontournable au service, le patron me craint ..." bref, il était l’homme puissant de son service. C’est ainsi que Rosalie apprit de sa bouche qu’il bénéficiait d’avantages importants en espèces sonnantes et trébuchantes, que ses indemnités dépassaient de loin le salaire d’un cadre de la Fonction publique et qu’avec lui, elle était partie pour être une reine.

Et le trou s’agrandissait dans la caisse de la société pour combler les trop fréquents besoins de sous de Rosalie qui maintenant, était véritablement tombée amoureuse non de Sosthène, mais de l’argent de Amédé . Le jour où Rosalie se rendit pour la première fois au service de Amédé , c’était naturellement pour prendre de l’argent. Cela fait, il la raccompagnait lorsqu’ils tombèrent nez à nez sur le patron de Amédé dans le couloir.

Visiblement gêné d’avoir été surpris avec elle, comme si tout le monde savait qui elle était pour lui, Amédé fit une rapide présentation avant de s’éclipser dans son bureau. Il avait à peine remarqué le long et parlant regard de son patron sur Rosalie et à peine l’entendit-il lui dire de passer souvent leur rendre visite.

Le regard et la voix troublèrent Rosalie. Elle avait compris le message. Elle plaisait au patron de Amédé .Alors, elle fit un bref calcul. Si le patron donnait tant d’argent à Amédé pour services rendus à la société, combien bien plus lui en donnerait-elle pour services intimes qu’elle lui rendrait ? Elle trouva que sa déduction n’était pas bête du tout, remercia le ciel de l’avoir doté de si séduisants attributs et passa à l’action deux jours après la fameuse rencontre.

Rosalie téléphona au patron, s’excusa de ne pouvoir passer comme il l’avait souhaité à cause de ce que pourrait penser Amédé et donna rendez-vous au cas où le patron voudrait la rencontrer. Bien sûr qu’il le voulait. Le même soir, ils sortirent ensemble. Ce fut pareil pour les autres soirs. Amédé qui broyait du noir pendant tout ce temps, fit une enquête et découvrit le pot -aux roses.

Fou de jalousie, il harcelait Rosalie, empoisonnait sa vie de ses reproches. S’il savait que Rosalie regrettait amèrement sa liaison avec le patron ! Celui-ci n’était pas aussi large que Amédé . Ses dons étaient rares.

Pour attirer l’attention du patron sur son avarisme et l’amener à plus de largesses, Rosalie entreprit de parler de ses relations avec Amédé , de l’argent et des cadeaux qu’il lui faisait, avant de terminer que Amédé était un homme bien mais que malheureusement elle ne l’aimait pas. Le patron qui avait déjà remarqué la qualité des tenues de Rosalie, fut pris d’un doute. Amédé ne pouvait pas l’habiller avec un tel luxe à partir de son salaire .. . et Amédé tient une caisse.

Le patron fit faire des vérifications poussées et Amédé se retrouva à la maison d’arrêt, à méditer sur ses trois pertes : Rosalie, son travail et sa liberté."

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