Du bois de tombeau pour guerir...

Les affaires de profannation existe ici aussi, mais pas pour les mêmes raisons...

Une enquête vient d'être ouverte suite à la violation d'une sépulture et a conduit à l'arrestation de deux prévenus dont le chef de canton de Bindé.

Le premier prévenu a expliqué son geste ainsi dans un article de la presse locale :

“J’ai été appelé par le chef qui m’a demandé de lui trouver un bois de tombeau de cadre noyé pour une potion en vue de guérir son enfant malade. Je suis allé informer le chef de village où a été enterré Koudpiga, décédé par suite de noyade en 2008. Ensuite, je me suis rendu sur la tombe où j’ai creusé avec une daba (petite piochette) et prélevé le morceau de bois que j’ai ramené au chef. J’ignorais que cela était interdit et comme c’est pour soigner un malade, j’ai accepté de rendre le service”

Le deuxiéme prévenu a alors répondu que lors de la recherche de remède pour guérir son fils, il lui a été recommandé une potion à partir d’un bois de tombeau. Pour ce prévenu, l’intention était de guérir l’enfant et non autre chose. A leur suite, les avocats ont expliqué que si l’élément matériel existe, il n’en est pas le cas pour l’élément intentionnel qui, ici, fait défaut.

En somme, ont conclu les deux avocats, l’infraction n’est pas constituée. Car selon ces juristes, cet acte n’est pas condamné dans la conscience populaire et c’est ce qui justifie pourquoi, l’acte a été posé en plein jour et après information de tierces personnes.

Aussi, s’inspirant de la jurisprudence française en la matière et en application des articles 193 et 69 du code pénal en vigueur, le ministère public a requis 6 mois avec sursis pour les deux prévenus...