La France se prend la tête...
Alors comment est vu, ici, le grand débat sur l'identité française ?
Un article de la presse locale synthétise la vision des ex colonies...
"La
douce France, cher pays de mon enfance a mal à son identité et à sa
nature profonde. Les effets de la colère récurrente générée par les
banlieues, où la quatrième génération des immigrants en a marre d’être
tenue à l’arrière plan de la République, continuent de lui pourrir son
existence. Elle se prend la tête avec un thème de débat qu’aucune
autre nation avant elle, n’a jugé être à même de constituer une
question de fond : « c’est quoi être Français ? » Emettre un jugement
de fond sur la France et sa politique d’immigration peut être de la
part de ses ex-colonies une manière de revendiquer leur contribution à
la constitution de cet Etat français. De par leur rôle de soldats dans
les différentes guerres mondiales, des richesses engrangées par
l’instauration de l’économie de la traite, des accords de coopération
exclusive signés après les indépendances… Mais, pourquoi bouder notre plaisir, quand le transfuge
du Parti socialiste français, Eric Besson, se propose au terme de son
débat national d’éclairer notre lanterne. Au moins, on peut lui
reconnaître le courage qu’il a eu, le nouveau ministre de l’Immigration
et de l’identité nationale, de ne pas se cacher. Il veut qu’on sache au
21ème siècle qui est Français et comment ceux qui auront ce droit
doivent se comporter. Bien sûr, c’est un peu court, notre compréhension
de sa grande trouvaille, mais à la vérité sa vision, à peu de chose
près, veut dire cela. Imposer la façon de se tenir aux vrais Français. La
France qui a changé, parce que justement elle est devenue diverse,
multiple du fait de sa composition forte de plusieurs origines, refuse
de regarder en face cette diversité. Au lieu de la voir comme un boulet
accroché à ses pieds, de la considérer, à tout le moins, de la
transformer en une richesse faisant désormais toute sa force. Le plus
redouté, on ne veut même pas y penser, serait que ce débat se
transforme à une chasse aux sorcières. Légitimer le « vidage » sans
ménagement des nombreux sans-papier. Certains n’hésitent pas à dire que
c’est là le but ultime. On en tremble déjà…"