L'emplacement du ventilateur

Des conseils pour mieux comprendre le fonctionnement social tiré de la presse locale :

"Quand vous arrivez dans une famille et que la femme est la première à vous saluer sachez qu’il y a un malaise conjugal et que l’épouse recherche une personne à qui se confier. Mais cette dernière vous saluera, toutes les dents dehors. Vous interpréteriez ce geste comme signe de bonne santé familiale. Que nenni ! L’épouse connaît ce que c’est que la honte, elle fait tout pour tout cacher. En réalité c’est un appel au secours.

Il arrive que longtemps après votre arrivée dans la cour que vous ne soyez pas servi en eau ou en quelque autre besoin. L’épouse naturellement qui devait le faire, dira après qu’elle avait oublié. Ce n’est pas vrai. Elle l’a fait exprès parce qu’elle cherchait une occasion pour se venger de son mari. Et à un ami auquel on ne propose pas de l’eau à boire après l’accueil, cela n’honore pas l’époux qui, à d’autres occasions pourrait s’entendre dire : “c’est quelle femme que tu as chez toi qui ne propose même pas à boire au visiteur”. Et à l’époux de rougir de honte et de se confondre en excuses. L’épouse vient ainsi de marquer un point.

Dans un salon, quand le ventilateur sur pied est placé dans un angle et au système fixe qui fait que l’air ne va que dans une seule direction, il y a de forte chance que les époux, ou en tout cas l’un d’entre eux soit foncièrement égoïste. Il s’accapare tout pour lui tout seul et même l’air. Mais c’est plus profond que cela. L’un des conjoints se sent tellement ignoré par l’autre qu’en réaction à cette situation, il croit être le centre du monde. Tout est pour lui parce qu’il croit que tout le monde est contre lui. Il se croit le devoir de ne rien partager avec qui que ce soit, même pas avec l’autre partenaire conjugal.

Une autre révélation de cette position du ventilateur, c’est le fait qu’un des partenaires refoule toute disposition au dialogue. Il se parle à lui-même, il se met dans un mur de silence. Et quand il ouvre la bouche, c’est soit pour dire un oui ou un nom et dans le pire des cas, c’est pour vociférer. L’un des partenaires refuse toute possibilité d’échec et c’est pourquoi il refuse la confrontation. Il n’a pas d’arguments ou il ne sait pas argumenter. Alors, pour éviter l’échec qui pour lui est une victoire de l’autre sur lui, il se replie sur lui-même.

Par contre cette même personne se montrera bavarde voir même criarde dès lors qu’elle sait que devant lui, le champ est libre. Personne pour le contester, et donc personne pour le vaincre. Ce genre de personne, commencera toujours par crier fort, question d’intimider l’autre, ou elle passera par des chantages, question de bâillonner l’autre d’en face.

  Rappelez-vous du ventilateur et de son emplacement. Qui l’a placé-là ? Qui le replace sans cesse-là ."