Dialogue de Premières Dames
Lu dans la presse locale ce petit dialogue humoristique entre Carla et Chantal, la femme du Président du Burkina Faso :
Chantal: Waouh!
Carla: Qu’est-ce qui se passe?
Chantal: Je suis très ravie de te voir! T’es comme je le pensais...
Carla: C’est-à-dire?
Chantal: Mais... grande dame!
Carla: Merci!
Chantal: Mais tu arrives à un moment où il fait chaud!
Carla: Oh... y a quelques jours chez nous, il faisait un temps à ne pas foutre un cabot dehors!
Chantal: Enfin... espérons que ça va...
Carla: Bien sûr... ça me fera moins d’euros pour les crèmes de bronzage...
Chantal: Alors, comment te sens-tu ici?
Carla: Bien! Je retrouve cette chaleur humaine qu’il y a chez moi...
Chantal: Oui, mais les Parisiens ont avalé tout ça et c’est dommage...
Carla: Ouais... on a beaucoup à apprendre ici. Et tes activités?
Chantal: Lesquelles? Y en a tellement...
Carla: Je veux parler de l’éducation, la santé! Je sais que t’as une fondation qui est exemplaire...
Chantal: Oh! cela ne suffit pas! Y a des coins où il
manque jusqu’aux infrastructures; ailleurs, ce sont des insuffisances
qui sont criardes.
Carla: Et les femmes?
Chantal: Humm... elles sont les plus nombreuses, les plus pauvres aussi...
Carla: Toi alors! Tu as une façon de dire les choses...
Chantal: Ecoute, si tu n’avoues pas ta douleur, personne ne pourra t’aider à guérir!
Carla: Bien! J’ai de bonnes relations dans certains
milieux en France et en Italie... Je verrai dans quelle mesure je
pourrai t’aider...
Chantal: Je sais que Monsieur, lui, a tellement de chats à fouetter en ce moment...
Carla: Beaucoup trop même, à mon avis. Les sondages ne sont pas bons...
Chantal: Je te comprends, tu le ressens aussi. Mais ne
t’en fais pas, avec le temps, tu t’y feras... c’est pas facile d’être
Première dame...
Carla: Mais... c’est un véritable sacerdoce avec en prime mille et une interdictions...
Chantal: Ah, ah, ah! Faudrait sans doute créer une école pour Premières dames néophytes!
Carla: J’avoue qu’elle ne serait pas inutile...
Chantal: Les problèmes sont nombreux...
Carla: Mais comment, bon Dieu, faites-vous?
Chantal: Ah... au Nord, c’est la société de consommation, au Sud, la consommation de survie.
Carla: Au moins, vous avez de l’air pur par ici!
Chantal: Mais jusqu’à quand?
Carla: Et pourquoi?
Chantal: Parce qu’il y a des gens là-bas qui veulent faire du Sud leur poubelle!
Carla: Voilà pourquoi Monsieur se bat pour la préservation de l’environnement...
Chantal: J’espère que l’Afrique figure en bonne place
dans son programme, parce qu’en 14 comme en 39 jusqu’en 45, elle était
là-bas, aux côtés de la France de la liberté, de l’égalité et de la
fraternité...
Carla: Je vois... je vois...
Chantal: Hélas, comme on dit, «l’histoire nous apprend que nous n’apprenons pas l’histoire».