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Famille Burkina Faso
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13 janvier 2009

Conte mossi sur la vieillesse

                                 

" Le vieux Tanga, du village de Kossgo, assis sous le fromager géant de son champ, pensait à l’avenir, ce futur incertain.
Lorsqu’il était jeune, les anciens leur inculquaient des notions de civilité, de respect des vieux et des vieilles et, en général, la bienséance en société.
Mais voilà : depuis l’arrivée du nassara, les jeunes s’éloignent de plus en plus de ces valeurs ancestrales. Ils ne respectent plus les personnes âgées, ne leur apportent plus secours, et pire, ils maintiennent une concurrence rude entre les vieux et eux en matière de mariage.
Les vieux n’avaient de chance d’épouser une jeune fille que lorsque celle-ci n’avait pas un jeune courtisan ou qu’elle avait un handicap physique ou mental, qu’elle était d’une laideur répugnante.
Le vieux Tanga, patriarche de son clan, se demandait comment serait son avenir, lui dont l’épouse venait de rejoindre les ancêtres à l’âge de soixante dix ans.
Il avait de grands enfants tous pères et mères de familles, mais une jeune lui fut proposée.
Elle était jolie, avait des dents taillées en scie, et était scarifiée selon la culture des Mossi.
Tennoaga avait trois enfants dont une fille qui devait le suivre dans son nouveau foyer conjugal. La fille dénommée Kouka, assez belle, devait être destinée à un mari désigné par Tanga dès que sa mère aura aménagé sous son toit.
Un jour de marché, un groupe de jeunes, attirés par la beauté de la fille, décidèrent d’organiser son enlèvement. Cet acte était contraire aux coutumes du village, car la fille n’avait pas encore rejoint le domicile de son nouveau père habilité à faire les rites des ancêtres.
Au moment où Tennoaga s’apprêtait à rejoindre son domicile conjugal, elle s’aperçut de la disparition de la belle Kouka et en informa le chef de terre qui convoqua les sages sous l’arbre à palabre.
Toutes les recherches ordonnées furent vaines et l’on procéda à l’immolation d’un poulet afin de retrouver les coupables.
                                    Aussi, les jeunes, informés de la démarche des sages ramenèrent nuitamment la belle Kouka.
Mais Tanga, après une enquête minutieuse, sut que le vrai coupable n’était autre que le fils d’un de ses proches.
Il dut alors se résoudre à suspendre les sanctions prévues en la matière car, selon lui, l’essentiel était le retour de Kouka.
Cependant un jour de marché, le jeune fautif par dépit ou par maladresse, bouscula le vieux Tanga qui tomba à terre devant un cabaret public. Il eut le même comportement avec d’autres vieux. Un nouveau conseil des sages se tint et un sévère avertissement fut donné au jeune et à son groupe.
                                    Coïncidence pour coïncidence, les deux jeunes du groupe tombèrent gravement malades.
                                    Mais à qui faire appel?
                                    Au vieux Tanga, deux fois humilié ou à ses semblables?
Lorsque la nouvelle parvint aux vieux du village, ils tinrent à nouveau un conseil afin d’adopter la conduite à tenir. Les avis étaient alors partagés.
Certains souhaitaient que les anciens observassent le silence jusqu’à l’aggravement du mal avant de leur apporter secours.
  D’autres par contre, sollicitaient l’intervention immédiate afin d’éviter le pire.
  Puis, le conseil par consensus, mandata Tanga pour dispenser les soins nécessaires aux malades.
Et depuis ce temps, les jeunes dudit groupe, apprirent à respecter d’une part, les personnes âgées et d’autre part, les coutumes du village.
Les hommes respectent de moins en moins les us et coutumes de leurs ancêtres, lesquelles coutumes ont forgé et forgent toujours le caractère de chaque individu.
Ce conte invite les jeunes à être solidaires des vieux qui, grâce à leurs expériences, leur éviteront les errements dus à la vie moderne. Ainsi, tous ensemble, ils lutteront pour le bon devenir de leur village."

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