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Famille Burkina Faso
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2 septembre 2008

Enfants de la rue...

 

A tous les carrefours, on les voient…ces enfants avec leur boite rouge en bandoulière et qui mendient, jusque tard dans la nuit…ils seraient plus de 3000 dans les rues de Ouaga. Mais qui sont ils exactement?

Un article de la presse locale explique le phénomène

enfant_rue"La boîte rouge de tomate est devenue pratiquement leur identifiant. Ils sont présents dans tous les compartiments de la ville. Au marché, devant les banques, au restaurant, aux feux tricolores, aux kiosques, aux portes des domiciles privés, toujours promptes à tendre la sébile ou à réciter des versets coraniques pour espérer la générosité d’autrui. Ils sont de tous les âges ; ils viennent de partout ; les plus jeunes ont souvent entre 4 et 6 ans ; des filles en font partie, même si c’est dans des proportions très marginales. Le plus souvent, elles sont dans des réseaux de prostitution. La problématique des enfants de la rue encore appelés « Garibouts ».

Le phénomène va grandissant. Des équipes effectuent périodiquement des sorties dites de repérage sur des « sites dortoirs » où, la nuit tombée, ces « globe-trotters », après avoir parcouru la ville dans tous les sens la journée, se retrouvent pour dormir. En arrivant sur ces lieux très tard dans la nuit, c’est avec beaucoup d’amertume que l’on peut observer le martyr de ces oubliés de la société moderne. Recroquevillés au pied d’un mur, grelotant de froid en ce mois de décembre. Ousmane Drabo (18 ans) dit avoir été abandonné par son grand frère voilà aujourd’hui 4 ans. Venu d’Abidjan, en compagnie de son aîné, l’argent ne suffisait plus pour payer le transport des deux.

Son grand frère lui aurait demandé de rester en ce lieu pour l’attendre, le temps qu’il aille s’inscrire à l’école de police à Ouagadougou et revenir le chercher dès que possible. Depuis lors, il n’a pas eu de nouvelles de ce dernier. Et il se débrouille comme il peut pour survivre. Quant à Abdou, lui aussi âgé de 18 ans, il dit être venu de Nouna ; il était allé voir des parents. C’est de retour de là que des voleurs l’auraient dépouillé de son argent ; il s’est retrouvé sans moyens pour poursuivre sa route. Cela a duré plusieurs mois ; aujourd’hui, son rêve, c’est de partir au Mali où il y a un prêcheur musulman auprès de qui il compte aller se former.

Dur, dur de redonner de l’espoir ! 

Agé de 13 ans, Inoussa Kaboré, lui, a une histoire pathétique. Entre deux sanglots, il raconte son parcours de son Manga natal. Il dit n’avoir jamais vu ni son père ni sa mère. Les deux se seraient séparés suite à une dispute. Son père, lui aurait-on dit, serait en Côte d’Ivoire. Sa mère est, elle, portée disparue. Il a donc grandi chez sa tante paternelle à Manga. A l’âge de 7 ans, c’est suite à ses pleurs avec insistance qu’on accepte de l’inscrire à l’école comme son cousin ayant le même âge que lui. Une fois en classe de CM2, au moment où il préparait son examen de CEPE et d’entrée en 6e, on l’obligera à abandonner les classes pour s’occuper de travaux domestiques. Ses pleurs et ses supplications pour qu’on lui permettre de poursuivre ses études n’y ont rien fait. On refusa de lui payer les droits d’examen et il fut contraint de quitter les classes. Révolté, il décide de quitter ses tuteurs pour se retrouver dans un premier temps à Ouagadougou.

Il se débrouille pour survivre en vendant des kleenex. Après quelques mois passés à Ouaga, il décide de mettre le cap sur Bobo-Dioulasso où serait un de ses oncles. Il débarque donc un matin à Sya, à bord d’un camion Benz. A son arrivée, il ne parviendra pas à retrouver son oncle. Ne connaissant personne d’autre, la rue sera son seul recours. C’est ainsi qu’il rencontrera d’autres enfants de son âge qui deviendront ses compagnons. Avec eux, il parcourt les rues du lever au coucher du soleil pour avoir sa pitance. Aujourd’hui, Inoussa n’a qu’une seule prière : pouvoir renouer avec le chemin de l’école et éventuellement retrouver un jour ses géniteurs dont il a trop souffert de l’absence. La pauvreté généralisée qui fait que de nombreuses familles n’arrivent pas à prendre en charge véritablement leurs enfants, est présentée comme la principale cause du phénomène. L’école coranique en est une autre. Elle serait le premier pourvoyeur d’enfants dans la rue. Selon certaines statistiques, plus de 40% de ces enfants proviennent de ces écoles. La maltraitance des enfants, le « confiage » fait pour un parent de confier son enfant à un ami ou un membre de sa famille- les conflits conjugaux, sont autant de causes à la base des départs des enfants de leurs familles."

 

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