Une occupation profitable à l'enfant ?
Tous les jours aux différents carrefours de la ville, nous les voyons, ces enfants dont certains ont moins de 10 ans...qui sont ils ? comment vivent ils ? à chaque fois, on se pose des questions et on se sent mal à l'aise...
Un article de la presse local donne quelques explications :
Tandis que les enfants issus de milieux nantis dorment ou s'offrent des parties de détente pendant les vacances, ceux de milieux modestes mettent à profit leurs vacances pour faire du petit commerce.
Coup d'œil sur ces enfants qui s'initient à l'entreprenariat à leur manière avec tous les dangers que cela comporte.
Ces vendeurs occasionnels arpentent les rues et avenues de la capitale
pour proposer du papier lotus, des bonbons, des arachides et bien d'autres
marchandises aux passants.
Elèves pour la plupart, ils réalisent des économies grâce
à ce commerce.
"Le petit Ousséini Kanazoé fait partie de ceux-là. Elève
en classe de CE1, il est vendeur de dattes en face de la pédiatrie
Charles-de-Gaulle. Debout, aux feux tricolores, un carton
d'articles en main, il semble fier de passer ses vacances en vendant
des dattes. C'est une activité qui lui procure un petit revenu. A la
rentrée, Oussséini compte abandonner ce commerce pour se consacrer à
ses études et avoir de bonnes notes en classe.
Ce commerce occasionnel
n'occupe pas uniquement les garçons. Les filles aussi sont dans la
danse. C'est le cas de Chantal Togognini et sa sœur. Âgées
respectivement de dix et quatre ans, elles vendent des pommes sur
l'avenue Babanguida. Portant de grosses assiettes sur leurs têtes,
elles n'hésitent pas à traverser la rue à la conquête d'un éventuel
client au risque de se faire écraser par un véhicule. Admise cette
année au certificat d'études primaires, Chantal Togognini perçoit son
commerce comme un passe- temps. A défaut de partir en colonies de
vacances à l'intérieur ou à l'extérieur du pays comme certains de ses
camarades, elle se rend utile à travers cette activité. "Mon commerce
de vacances ne joue pas sur mes études dans la mesure où je n'ai jamais
redoublé de classe", confie-t-elle.
Elle affirme avoir l'accord de ses parents à qui elle remet ses
recettes journalières. De nombreux parents semblent tolérer que leurs
progénitures s'adonnent à la vente d'objets divers pendant les
vacances. Ils trouvent que c'est une bonne chose qui permet à l'enfant
d'apprendre à se débrouiller.
Amadou Bonkoungou, cultivateur et père
de famille, partage ce point de vue. "Ce commerce est très formateur
pour les enfants. Grâce à cette activité, ils apprennent beaucoup de la
vie. Toute chose qu'on n'apprend pas forcement à l'école", poursuit-il.
Dramane Koné, instituteur de son état va plus loin. Il explique que
c'est une occupation profitable à l'enfant. "Ce commerce divertit
l'enfant, tout en lui procurant un revenu monétaire", dit-il . M. Koné
souligne que cela développe aussi les facultés mentales de l'enfant en
calcul. Le commerce ambulant qu'exerce les écoliers constitue à la fois
un gagne-pain et un soutien aux parents....Je peux avoir 1 000 F(1,5€) par jour et quand ça marche bien, mon gain
atteint 2 500 F CFA/jour", souligne Amadou Ouédraogo, vendeur de lotus
et d'auto-collants. Il affirme mettre de côté son bénéfice, en vue de
pouvoir payer des vêtements à la rentrée. Son travail commence à 6 h du
matin et s'achève à 14 h . "C'est très fatigant parce que je marche
beaucoup", avoue-t-il..."