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Famille Burkina Faso
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11 mai 2009

Oh brownies !!!

Départ de Ouagadougou à 8H. Il y a environ 2h de route jusqu'à la frontière du Ghana. La route est bonne, mais il faut faire attention aux moutons, chiens ou chèvres qui traversent et s'arrêtent au milieu, aux camions qui foncent comme s'ils étaient seuls sur la route, et surtout aux trous que l'on voit au dernier moment et qui éclatent les pneus. De nombreuses épaves sont alignées le long de la route.voltablanche

Arrivée à la frontière. Un énorme porche bleu avec écrit dessus "Welcome to Ghana". On y est presque, mais d'abord le jeu de piste commence pour faire les formalités.

Il y a des dizaines de camions chargés à bloc qui sont garés dans tous les sens, des piétons avec des paquets dans les bras traversent d'un endroit à l'autre. Impossible de savoir où est la douane.

Un type nous indique alors un petit bâtiment. On entre. Il n'y a personne. Une télé braille dans un coin.

Des agents en uniforme entrent et sortent. On leur demande s'il y a quelqu'un. Ils rient. Ils sont super sympas et répondent à chaque fois : il arrive...donc, on attend "il".

Au bout d'une demi heure, il arrive enfin, sort un grand cahier d'écolier et écrit nos noms. On lui demande où il y aurait une banque pour changer de l'argent. Il nous montre un type qui attend à côté de notre véhicule. On le rejoint. Il a des liasses de billets dans la main. "Vous voulez combien?"...Rapide le change !

On remonte dans notre véhicule et zigzagons entre les camions et les piétons.

Un type nous fait signe de nous arrêter et nous indique un nouveau bâtiment dans lequel nous entrons. Il y a 5 guichets avec derrière des agents qui regardent la télé. On tape au carreau. Il faut taper fort car ils sont très concentrés par la télé.

Aujourd'hui, c'est le 1er mai et il y a au Ghana un énorme défilé à Accra la capitale. Finalement, il y en a un qui nous regarde...il nous dit "how do you do?" "poliment on lui répond "fine" et ils se retourne et continue de regarder le défilé...Un type passe devant nous tape au carreau. Il a des billets dans la main...et tout à coup, à la place des billets, il repart avec un dossier...Pendant ce temps, nous on attend sagement...Au bout d'une demi heure à regarder le défilé, l'agent revient vers nous et nous demande nos passeports. Il se met à taper sur son micro, mais au bout de 10 minutes, voilà que l'électricité se coupe...

Une heure et demi (presque deux heures) après nous voilà enfin sur la route de Tamale, notre première halte au nord du Ghana.

camion50La route est bonne, mais on va pas vite car il faut ralentir à 50 km/h dans les villages et en fait il y a des villages tous les kilomètres. En plus, au milieu de la route, il y a des barrières avec de la pub dessus... au début, on a pas trop compris car en dessous de la pub en tout petit est écrit : barrage de police ou barrage de douane ("customs check point"). 

A chaque barrage, on ralentit. Ils nous demandent où nous allons et d'où on vient. Il vérifie qu'on a bien mis notre ceinture de sécurité, car au Ghana, c'est obbarrageligatoire et nous laissent repartir.

Dans les villages que nous traversons, sur les poteaux électriques, on voit plein de drapeaux français. On est bien sûr super fier, soit c'est pour nous, soit notre Président est encore passé par là...Non, en fait "bleu, blanc,rouge" sont les couleurs du principal parti politique...

A plusieurs arrêts, les gens sont venus vers nous et nous disaient "Oh brownies"!!! on ne comprenait pas trop, car on trouvait pas trop qu'on ressemblait à des brownies... En arrivant à Kumassi, deuxième ville du pays, on a fini par rencontrer quelqu'un qui nous a expliqué la signification : "obroni" veut dire "blanc" !!!

Les 1ères impressions sont toutes "vertes" : au fur et à mesure que nous nous dirigeons vers le sud, le paysage tropical s'impose et ravit  nos yeux : des reliefs, des grands arbres, de la végétation partout, des champs verts... Nous nous sentons revigorés, nous qui sommes tant habitués au climat et au paysage sub-sahélien!

A Kumassi, la circulation est folle. C'est une ville avec 1.4 millions d'habitants et des voitures dans tous les sens. On regrette même les deux roues de Ouagadougou... Il y a aussi les "tro tro". Le "tro tro" est un mini bus bondé avec un type en équilibre sur la porte qui crie et fait des gestes pour appeler le client. C'est le moyen principal de déplacement en ville et sur les routes. On trouve aussi des mini taxi de marque coréenne, style "pot de yaourt" mais qui passe partout.

taxiTout le long de la route, on croise de nombreuses églises de toutes confessions et sur tous les véhicules on trouve des inscriptions religieuses.

Le plus difficile c'est la signalétique. Il n'y a quasiment aucun panneau pour donner le chemin et bien sûr on finit par prendre la mauvaise route et à nous retrouver en plein Ghana profond...C'est un vraie piste le long de laquelle nous croisons les fameuses mines d'or du Ghana. Au début, c'est sympa de traverser tous ces villages avec les gens qui sont tout étonnés de voir par ici des obronis...mais avec la chaleur et surtout l'humidité de la forêt tropicale, on commence à se demander si on va arriver, surtout qu'un des prof du lycée français de Ouagadougou nous a raconté qu'il avait fini par demander l'hospitalité d'un chef de village...

Enfin après 1000 km et 20 heures de route nous voici dans le golfe de Guinée...

et là, c'est la vraie récompense! les plages de palmiers et de cocotiers, le sable prmoreeBeachesque blanc et l'air, l'odeur, le bruit de l'océan!!!! pour nos corps qui n'en pouvaient plus de chaleur (rappel : 40° en moyenne à Ouaga depuis plus d'un mois), ce n'est que du bonheur. Nous avons même droit au rafraîchissement de la pluie et aux frissons avec le vent!

Dans notre bungalow rouge les pieds dans le sable, nous nous réveillons et nous endormons au bruit de l'océan. Tout est humide et salé mais quel bonheur après des semaines de sécheresse! Les vagues sont énormes, dangereuses, inattendues donc ne permettent pas la nage mais la "course aux vagues" est un vrai sport! petites peurs et grandes émotions sont au rendez-vous! D'ailleurs, ça ouvre l'appétit et nous dégustons nos "lobsters" (homards) ou "pan cakes"  avec ravissement face à la mer!

ParcPour avoir encore plus de fraîcheur, nous nous enfonçons dans la canopée de la forêt humide tropicale, suspendus à la cime des arbres, jusque 40 mètres de hauteur dans le parc de Kakum.

La randonnée se fait sur des filets attachés d'arbre en arbre. Chacun a sa technique : ceux qui n'ont aucune appréhension, ceux qui préfèrent regarder en bas, ceux qui préfèrent ne jamais s'arrêter et regarder droit devant eux... et bien sûr celui qui filme... mais tous les cinq, nous avons survécu à cette superbe traversée dans les arbres.

Après le côté paradisiaque, un devoir de mémoire s'impose sur cette "côte de l'or". C'est là que l'esclavage a commencé. Esclavprison

Des forts de Cape Coast et d'Elmina, ce sont des millions  d'esclaves qui ont été emmenés vers l'Amérique.

Les esclaves étaient parqués pendant plusieurs semaines avant de monter dans le bateau.

Un tiers mourrait avant de partir...

Dans ces deux forts que nous avons visités, au dessus de l'endroit où étaient les esclaves, se trouvait l'église, d'où provenaient les chants religieux des blancs...

Après 5 jours de "régénérescence" au bord de l'océan, nous reprenons la route... Nous retenons du Ghana, un pays vert, plus riche que le Burkina (avoir du pétrole et des mines d'or, ça aide), des couleurs vives partout, un anglais pas toujours compréhensible pour nos oreilles et des kms de route pas toujours en bon état! et de bons lobsters!!!!

Au retour vers Ouagadougou, même scénario à la frontière. Le flic à qui l'on demande où l'on peut changer de l'argent appelle un type et aussitôt changé l'argent les deux s"éloignent ensemble...

Un douanier nous demande alors nos passeports. Il est en train de manger un os de poulet...Il prend nos passeports...les regardent...puis se lève...il revient et commence à enlever la viande qui le gêne dans ces dents...Nous, dociles, on attend qu'il finisse...Puis, tout à coup, il nous explique que sur les cinq passeports, il est écrit qu'on était entré le 1er avril avec une autorisation de 10 jours??? or, nous sommes entrés le 1er mai...et sortons le 9 mai "faut toujours vérifier" nous dit le douanier... heureusement que le chef va tout arranger!

 

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Commentaires
T
Je suis certain que vous vous souviendrez toute votre vie de ces instants. En vous lisant, je me remémore bien des situations similaires, qui agacent sur le moment, mais qui font de bons souvenirs cocasses par la suite.<br /> Je me rappelle des passages de douane au Sénégal. J'ai une moustache assez importante, à chaque fois, c'est la seule chose qui intéresse les douaniers ! Ils vont jusqu'a tirer dessus afin de vérifier s'il est vraie et je crois que si j'avais un éléphant avec moi, il ne le remarquerait pas.<br /> Ceci dit, avec les fonctionnaires, africains ou asiatiques, il faut rester calme et si on sait, les faire rire et rire avec eux, c'est ce qui les déstabilise le plus !
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