Les chiens de Georges
Lu dans la presse locale !
Depuis un certain temps, Georges était taraudé par une effrayante certitude : quelqu'un dans le secteur lui voulait du mal; et ce quelqu'un devait être de son propre voisinage. Les faits se succèdent à un rythme troublant pour ne pas dire inquiétant.
Des
voleurs lui avaient rendu visite et s'en étaient allés avec 2 vélos, 3
marmites et 12 poulets. Tirant les leçons de cette amère expérience,
Georges avait décidé de se procurer un chien. Ce qui est fait. L'animal
élevé avec soin est maintenant un gros chien plein de santé. Un jour,
il est retrouvé raide mort. Les connaisseurs décrètent qu'il a été
empoisonné. Par qui ? Mystère. Georges ne se décourage pas. Il élève un
autre chiot. Celui-ci également grandit rapidement, car Georges ne
regarde pas à la dépense quand il s'agit d'entretenir ses animaux. En
plein âge adulte, alors qu'il n'a donné aucun signe de maladie, ce
chien est également retrouvé raide mort. Deux chiens morts de la même
manière en l'espace de quelques mois, la situation était franchement
inquiétante; ceci d'autant plus qu'après l'assassinat de ces animaux,
aucun vol n'avait été commis au domicile de l'infortuné qui passait ses
nuits à veiller. Peu de temps après la mort du deuxième chien, un
parent lui offrit un berger allemand. Ce chien-là, Georges le faisait
surveiller et l'attachait assez régulièrement. Au cours des deux années
qui suivirent l'arrivée du berger allemand, Georges s'acheta deux
autres chiens qu'il éleva tant et si bien qu'au bout de quelques mois,
sa concession était gardée par trois impressionnants chiens. Le
mystérieux empoisonneur ne faisait plus parler de lui et Georges
regardait grandir ses bêtes avec joie. Son cœur était maintenant
tranquille jusqu'à ce jour du samedi 2 mai. Un des trois chiens avait
disparu. On le rechercha partout mais on ne retrouva aucune trace de
lui. Georges n'avait pas fini de se poser des questions sur cette
mystérieuse disparition, qu'un deuxième chien disparaissait de la même
manière, le dimanche 14 mai. Serait-ce là l'empoisonneur qui se
manifestait une nouvelle fois de cette étrange manière ? Les chiens qui
disparaissaient sans laisser de tracés, bizarre... et du coup, la
crainte a recommencé à s'installer dans la famille de Georges. Mais les
choses allaient se précipiter 24 jours après ce fait. Ce jour-là,
Georges était dans sa chambre, lorsqu'il entendit hurler l'unique chien
qui lui restait. Le temps d'enfiler une chemise et de sortir, le chien
avait disparu sans laisser de traces. Mais Georges ne retourna pas dans
sa maison. Il emprunta les ruelles, convaincu que le chien ne pouvait
pas être loin. Arrivé au niveau de la concession d'un de ses voisins,
un vendeur de viande, son intuition lui commanda de jeter un coup d'œil
par dessus le mur. Bayi, le voisin avait allumé un grand feu. A côté de
lui était posé un sac en jute. Georges bien caché l'observait
travailler. Lorqu'il estima le feu suffisamment pris, Bayi se saisit du
sac, le souleva et laissa tomber un animal : le chien de Georges.
Malgré le choc qu'il reçut, Georges garda son calme. Bayi avait
maintenant commencé à brûler les poils de l'animal. Ce n'est qu'en ce
moment qu'il sortit de sa cachette pour mettre la main sur lui en
flagrant délit de vol de son chien, je dirai de cuisson de son chien
A la police Bayi avoue. Dans un premier temps, il empoisonnait de gros
morceaux de viande qu'il mettait à la portée des chiens qui mouraient
foudroyés dès qu'il avalaient un seul de ces morceaux.
Bayi allait ensuite récupérer les cadavres jetés à la décharge et
rapidement les faisait cuire pour les revendre en soupe sur les
marchés. Mais sachant cette technique dangereuse pour les
consommateurs, notre homme changea de procédé : un gros morceau de
viande sur un gros hameçon. Le chien happe le gros morceau de viande et
se retrouve l'hameçon coincé en pleine gorge. Assommé par la douleur,
il suit son enleveur sans résistance et sans la moindre plainte
lorsqu'il est solidement ferré. Un coup de gourdin sur la tête abrège
les souffrances de l'infortuné animal dont la chair sera dévorée à
belles dents par des amateurs qui l'apprécieront à sa juste valeur. Les
5 chiens de Georges sont tous passés par là.