Dimanche pascal à Koubri

Pâques est une grande fête religieuse au Burkina Faso : aussi importante que Noël. Le Carême est très suivi : ainsi, grâce à Justine (notre femme de ménage), nous respectons les traditions alimentaires avec le poisson du vendredi. Le mouton est tué et famille et voisins sont invités à venir partager l'agneau pascal. Les messes se succèdent : les lavages de pieds, les chemins de croix et baptêmes. Nous, nous peinons pour trouver des oeufs de Pâques en chocolat et nous ingénions à trouver des cachettes dans lesquelles ils ne fondront pas en quelques secondes... il fait quand même dans les 40°! A chacun ses traditions : mais la cohabitation des religions nous étonne toujours autant. Jeudi, c'était jour férié pour Mouloud (naissance du Prophète) et aujourd'hui, c'est férié pour le lundi de Pâques... l'essentiel étant de prier, fêter et partager. Chacun se souhaite donc Bonnes Fêtes!
Alors, dimanche pascal, nous avons fait une étape religieuse au Monastère des Bénédictins et des Bénédictines de Koubri : lieu très connu car les Bénédictins ont une ferme (très belle d'ailleurs) et produisent du lait alors que les Bénédictines produisent des yaourts. Les yaourts de Koubri, c'est les Yoplait locaux (nature, sucrés, aromatisés, en pot individuel ou familial)!. La rigueur ecclésiastique se marie très bien avec la rigueur des règles de production et de commercialisation. (1)
Alors que nous sommes accueillis par les Pères, un petit bonhomme blanc à la longue barbe blanche surgit de la brousse : Père Adrien, 82 ans, au Burkina Faso depuis 1960. Les filles croient voir le Père Noël apparaître! Un personnage, ce Père Adrien qui a creusé des puits toute sa vie au service des populations locales et qui nous dit que le racisme entre noirs et blancs est viscéral... en tous les cas, il a déclaré être pour le métissage après avoir salué les deux copines métisses qui nous accompagnaient.

Le long du barrage, les cultures et l'élevage se succèdent : une très belle vue sur des rizières.

(1-article paru sur le net) A Koubri, au Burkina Faso, les Bénédictines fabriquent leurs yaourts avec du lait importé venu d'Europe. Voici un exemple des effets pervers de la politique laitière européenne qui facilite les exportations à bas prix (subventionnées) de poudre de lait.

Il y a déjà de cela quelques années, les moines de Koubri, à 25 km de Ouagadougou, ayant réussi à développer une ferme avec des vaches laitières (fruits du croisement entre des vaches locales et des taureaux importés d’Europe) donnant de 15 à 18 litres de lait par jour, ont voulu se lancer dans la production de yaourts. C’est ainsi que nous avons pu apprécier, pendant quelques mois, d’excellents yaourts fabriqués par les moines bénédictins de Koubri et produits à partir de lait frais. Au bout de quelques mois, ils ont dû arrêter : ils perdaient de l’argent.
Peu de temps après, les Bénédictines, leurs voisines, se sont dit que l’idée était pourtant intéressante. Elles se sont lancées à leur tour dans la production de yaourts, mais fabriqués, cette fois, à partir de lait en poudre importé. Ces yaourts n’avaient pas la qualité de leurs prédécesseurs, mais ils pouvaient être vendus moins chers. Aujourd’hui, les Bénédictines continuent de fabriquer ces yaourts et à les vendre dans les boutiques d’alimentation de Ouagadougou !(30 avril 2005)

Comments

[alexandra]

Oh, mais je me suis mariée à Koubri le 2 avril 2005...déjà 3 ans!!!!! C'est bon Koubri quand il fait chaud à Ouaga en avril.....
Eh!,vous êtes de vrais Burkinabé...avec une énorme patience...l'histoire du plomblier m'a fait HHHurler de rire!!!!!!!!