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17 janvier 2008

la Françafrique n’est pas morte

Lu dans la presse locale :

francafriqueJean-Marie Bockel, le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la francophonie a déclaré hier que la Françafrique n’est pas morte. C’est là une déclaration d’importance pour les Africains… La Françafrique est un complexe de réseaux et d’intérêts dans lequel le public et le privé s’entremêlent si inextricablement que les scandales ont été inévitables. Copinages autour d’intérêts politiques et économiques importants, histoires de flouze et de barbouzes, la Françafrique est ce qu’il y a de plus inacceptable dans les relations que la France entretient avec en général ses anciennes colonies africaines. Pour protéger les intérêts économiques colossaux, les pouvoirs français ont mis en place des réseaux qui fonctionnent à la complicité, aux coups tordus, aux affaires de basse police. On n’a pas hésité à soutenir, par les moyens les plus contestables, des régimes qui n’étaient pas des exemples de démocratie, mais dont la chute n’était pas pensable : ils garantissaient la pérennité des liens de vassalité diplomatique et d’exploitation économique entre la France et son pré carré africain….Mais, comme le montre l’exemple de Sarkozy, les relations entre la France et l’Afrique ne sont pas faciles à réviser. Le poids de l’histoire, les traditions de l’impunité, le complexe de supériorité colonialiste, et surtout les enjeux économiques importants ont tôt fait d’avoir raison des légers scrupules humanitaires. Sarkozy était-il d’ailleurs bien placé pour opérer cette rupture, maintes fois proclamée ? On pouvait le croire en considérant sa jeunesse, et le fait qu’il n’a pas, comme ses prédécesseurs ont pu l’avoir, une culture de colonisateur : il était encore trop jeune aux heures les plus sombres de la colonisation. Mais, très vite, on a constaté que cet argument est sans poids. Sa jeunesse est source, non pas d’une vision nouvelle des rapports entre la France et l’Afrique, mais d’une aptitude à exprimer de manière décomplexée ce que ses prédécesseurs voilaient sous des dehors courtois et amicaux. On l’a vu dès les premiers instants, lors de sa tournée à Dakar et au Gabon au cours de laquelle il a prononcé le fameux discours à l’université Cheick Anta Diop, dédouanant la colonisation à peu de frais par rapport à la situation que vit l’Afrique aujourd’hui. On l’a vu pendant la rocambolesque affaire de l’Arche de Zoé quand le président français a déclaré qu’il irait à N’Djamena chercher ses compatriotes quoi qu’ils aient fait. On n’imagine pas une telle désinvolture s’il s’était agi, non pas d’un Etat africain, mais d’un Etat européen, américain, asiatique ou maghrébin…D’ailleurs, comment pouvons-nous attendre de la France et de ses dirigeants qu’ils songent à modifier des rapports qui sont en leur faveur et dont ils profitent ? Personne n’a accordé trop de crédit au propos cavalier de Sarkozy affirmant que l’Afrique ne présente pas beaucoup d’avantages pour la France au plan économique. Même s’il multiplie les gros contrats avec la Chine, l’Arabie Saoudite, ou les pays du Maghreb, même si les marchés des pays émergents sont extrêmement attractifs, il n’y a pas de doute que la France ne peut pas se désintéresser des richesses du sous-sol africain. L’Union européenne, d’ailleurs, fait tout ce qu’elle peut pour barrer la route à la Chine qui, peu à peu, investit le terrain. C’est aux Africains de cesser de prolonger les rapports inégaux, à tous points de vue, par lesquels ils se tiennent liés à l’Occident et, en l’occurrence, à la France. Et on peut dire que l’heure de la prise de conscience a sonné. Les mouvements de la société civile obligent (et vont de plus en plus obliger) les dirigeants africains à redresser l’échine. Les turbulences autour des Accords de partenariat économique (APE) montrent que ce sont les Africains, mobilisés sur leurs intérêts bien compris, qui peuvent secourir les traditions de complicité, d’oppression et d’exploitation dont la Françafrique est un regrettable symbole."

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