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Famille Burkina Faso
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28 mai 2010

La paille l'a piquée...

serpentLa région du Sud-Ouest a une flore riche, abondante et avec un relief accidenté et caillouteux, elle constitue un terrain propice aux serpents. Les morsures de serpents sont fréquentes dans cette région..En 2009 par exemple, il y a eu 120 cas de morsures dont 5 décès.

Mais le problème est qu'une morsure de serpent n’est pas forcément gratuite, comme l'explique cet article tiré de la presse locale...

"« Un serpent peut être envoyé dans le but de faire du mal à quelqu’un », explique l'adjudant- chef à la retraite Sansan Kambou. Un serpent normal quand vous le tuez, il y a des intestins. Par contre, un serpent envoyé quand vous le dépecez par le dos, il n’y a pas d’intestins. Il faut le suspendre sur une branche d’arbre, la tête en bas jusqu’à la guérison du malade. Si vous le jetez la victime meurt. »

L'adjudant poursuit cependant "Il en convient cependant qu’il peut arriver qu’une morsure soit des plus ordinaires, c’est-à-dire sur le coup de la coïncidence. C’est pourquoi en ce qui concerne la conduite à tenir, il faut envoyer le malade en urgence, mais il faut aussi consulter pour un traitement traditionnel."

Le réflexe des gens lorsqu’un serpent mord un proche est de dépecer le reptile pour vérifier la présence des viscères. Nous en avons fait le constat avec un vieux mordu par un gros serpent et qui avait été soigné à l’hôpital. Nous y avons trouvé la vipère dépecée. Une autre personne, fonctionnaire de son état qui avait perdu son père des suites de morsure de serpent, nous a confié que ce dernier a été "fait" par la sorcellerie.

« Lorsque mon père a été mordu par un serpent, mon petit frère l’a fait dépecer. Il n’a trouvé aucun intestin. On lui a conseillé de le suspendre sur une branche d’un arbre de la cour. Il l’a fait et avant le soir le serpent mort avait disparu ».

Cet état d’esprit fait que lorsqu’il est question de soigner le mordu, si le recours au traitement à la poudre noire ne prend pas le dessus sur celui de la médecine moderne les deux se côtoient.

Généralement, le traitement traditionnel se fait les premiers instants pour parer à toute éventualité. Pendant notre entretien, nous avons remarqué que la victime évitait de dire que le serpent l’avait mordu. A chaque fois, elle disait que la paille l’avait piqué. C’est l’expression consacrée en pays lobi. C’est ainsi qu’il a expliqué qu’on évite de dire que le serpent l’a mordu afin que le produit traditionnel qui lui a été administré garde ses vertus. En outre, selon lui, lorsqu’on appelle le nom du serpent qui a mordu quelqu’un, ce dernier réagit dans l’organisme avec beaucoup de vigueur et le traitement devient caduc.

Et pourtant, elles sont nombreuses à perdre la vie dans le silence ces personnes victimes de la "piqûre de la paille"et qui optent de recourir exclusivement à la médecine traditionnelle.

A Batié, Tombeau Koné, infirmier était aussi renommé dans le traitement des morsures de serpent. Son procédé était singulier. Il soignait les patients grâce à un appareil d’électrochoc. « C‘est un traitement qui consiste à faire une décharge sur un rayon d’environ 5 cm en 6 fois. Ça fait mal puisque c’est du courant. Quand vous finissez de décharger, vous voyez que le malade transpire et après, la douleur disparaît » dit-il. A la question de savoir pourquoi les victimes avaient recours à lui au lieu d’aller à l’hôpital, l’infirmier répond : « Il n’y avait pas de sérum ici. Pour en avoir, il fallait envoyer en chercher à Bobo. C’est pourquoi on me faisait appel à chaque fois qu’il y avait un cas ». Il fait savoir que le traitement était sans séquelles. En sus, il présentait le plus bas tarif pour la prise en charge d’une morsure de serpent : il réclamait juste 250 F CFA pour la recharge de la batterie. Avec la disponibilité du sérum, il a rangé son matériel d’électrochoc, qui est d’ailleurs tombé en panne.

Mais il faut dire que pour la plupart de ceux qui ont eu recours aux tradipraticiens pour soigner les envenimations par morsures de serpent ont opté pour ce type de soin en raison également de son coût peu élevé. Pour une personne mordue, c’est généralement un poulet et 15 ou 20 F CFA qu’il faut donner après guérison contre le sérum, qui coûte 78 000 F CFA avec une subvention de 25 000 F CFA par l’Etat...

S’agissant des morsures de serpents que certains imputent à la sorcellerie, le docteur Kambou, chargé de la recherche et du système d’informations à la santé dans les 15 pays membres de la CEDEAO, déclare plutôt sceptique : « Vous savez qu’en Afrique, aucune mort n’est naturelle. Il y a toujours quelqu’un qui vous en veut. Dans tous les cas, même si la poudre noire est appliquée, je demande d’aller à l’hôpital pour qu’on fasse le sérum »."

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Commentaires
B
qu'il n'y avait aucun danger au Burkina! Heureusement que ce "documentaire" n'a pas été publié avant notre voyage, sinon, je crois que nous ne serions pas allés vous voir!!! Et c'eût été bien dommage!
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